1er mars 2016
| DOCUMENT DE TRAVAIL #
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Sean Sweeney

La nécessité de "mettre un prix sur le carbone" afin de stimuler et d'encourager les modèles d'investissement et les pratiques industrielles à faible émission de carbone est au cœur de la politique climatique néolibérale depuis le début des années 1990. Il est temps de jeter un regard critique sur cet engagement politique fondamental, en particulier sur l'échange de droits d'émission, et sur la manière dont les syndicats y ont répondu.

On attend beaucoup des marchés du carbone dans les années à venir. L'accord de Paris de 2015 a entériné l'expansion des marchés du carbone via le "mécanisme de développement durable" et les contributions volontaires déterminées au niveau national (INDC) qui ont été intégrées à l'accord. En outre, dix années se sont écoulées depuis le lancement, en 2005, du système communautaire d'échange de quotas d'émission (SCEQE), le plus important de ce type au monde. Dès son lancement, ce système est devenu le fleuron désigné de ce qui devait devenir, au fil du temps, un marché du carbone beaucoup plus vaste et peut-être mondial. De même, 2016 est le dixième anniversaire de l'étude historique Economics of Climate Change, connue sous le nom de rapport Stern, qui a également identifié le marché du carbone et la tarification du carbone en général comme étant peut-être le principal mécanisme politique pour réduire les émissions. Il s'est donc écoulé suffisamment de temps pour examiner les espoirs et les attentes d'il y a dix ans à la lumière de ce qui a été effectivement réalisé depuis.

Dans ce contexte, un examen des débats syndicaux autour de cette question est nécessaire. Ces débats ont eu lieu principalement (mais pas entièrement) au sein de l'Union européenne, mais ils pourraient être le précurseur d'une discussion syndicale plus large si, comme cela semble probable, il y a des tentatives d'expansion des marchés du carbone dans les années à venir. Il est tout à fait possible que les préoccupations relatives à la "fuite de carbone" - qui sont ouvertement exprimées par les syndicats depuis plus d'une décennie - entrent en conflit avec les efforts syndicaux visant à inciter les gouvernements à relever leur niveau d'ambition en matière de réduction des émissions.

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